Revenir au calme, reprendre ensemble des forces

Ami·e·s,

Je partage ici des indications pour réaliser un massage simple favorisant le retour au calme, pour récupérer après un stress, pour reprendre des forces ensemble entre des temps d’action ; pour se souvenir dans le corps, dans le lien, de la sensation de bien-être et de ce qui pourrait être un bon et authentique sentiment de sécurité, aux antipodes-antidotes des abus de pouvoir blessant âme, corps et communauté. Comme un repère, une ressource et un espoir. Pour avoir les forces, l’inspiration, le courage et même la joie de continuer à oeuvrer pour un monde où il est bon d’exister, où des violents ne malmènent pas en toute impunité la vie à chaque coin de rue, de champ, de forêt, d’océan.

Table

  1. Pour qui, quand ?
  2. Fiche descriptive
  3. S’installer pour le massage
  4. Le protocole (avec photos)
  5. Le massage est terminé quand..
  6. Clore la séance
  7. Comment ça marche ?
  8. L’origine de ce massage
  9. Contre-indications, précautions, conduite éthique
  10. Accueillir sans commenter ni stimuler
  11. Comment réagir en cas d’émotions fortes qui ne se calment pas
  12. Bibliographie / Pour aller plus loin

1. Pour qui, quand ?

Ce massage peut être proposé à des personnes ne présentant pas de contre-indications au massage de bien-être (voir paragraphe 9), qui souhaitent un soutien amical par la présence et le corps pour revenir au calme au milieu d’un climat de stress, après un événement stressant, entre des actions ; quand les émotions menacent de déborder, quand il est difficile de redescendre d’un état d’agitation ou de tension. Il peut être bénéfique après qu’il y a eu une frayeur, une dispute, une épreuve, un épisode de sanglots ou de colère, un choc, des violences (attention, pas en cas de graves traumatismes, voir paragraphe 9). Vous pouvez le faire peu de temps après un stress ou même quelques jours plus tard. Ce massage peut aussi être une occasion de régénération pour quelqu’un·e qui manque ou a manqué de temps calme et de paix dans son quotidien, et/ou qui vit constamment dans l’hyperactivité, la réactivité, l’alerte, l’inquiétude, sur ses gardes. Ce massage ne prétend évidemment pas suffir chaque fois ni tout solutionner, mais vient dans le bon sens avec d’autres pratiques.

Ce massage trouve son origine dans les massages biodynamiques dont j’ai une connaissance théorique et pratique dans le champ du bien-être (voir paragraphe 8). Je vous présente deux variantes, en vous invitant à les essayer et à vous faire vos propres ressentis et expériences. Je vous recommande de les pratiquer quand tout va bien, de vous essayer à le donner ainsi qu’à le recevoir, afin d’en être familier·ère·s quand vient le moment de l’appliquer en temps de stress (cela facilitera la mise en place, la communication, le choix de position de vos mains, etc). Enfin, proposer un soin de bien-être à quelqu’un·e a toujours des effets possibles (positif et négatif) pour l’un·e comme pour l’autre et même pour la communauté, c’est pourquoi je vous recommande de considérer avant de masser les contre-indications, précautions, et les aspects d’une conduite éthique (voir paragraphe 9)

2. Fiche descriptive

Type de massage : Massage sans huiles, au sol, par imposition des mains simultanée en deux endroits du corps, par dessus un linge ou les vêtements pas trop épais. Sans mouvements.

Temps de séance : environ 40 min

Temps de massage : entre 15 et 30 min

Niveau de difficulté technique : Facile

Difficultés possibles pour le·la masseur·se: Confort postural dans l’immobilité, capacité de calme, patience, non-agir. Survenue d’émotions possible (pas si fréquent, notamment si les précautions sont respectées)

Matériel : Grand lit ferme, matelas ou futon au sol (de préférence large), coussins, couvertures. Vêtements souples et confortables.

Musique : Sans

Pré-requis : Espace sûr et rassurant, temps disponible sans interruptions, consentement et respect mutuels, confiance, cadre clair (proposition claire, durée précisée, etc.), absence de contre-indications de santé pour l’un·e et l’autre (physiques et psychologiques) et/ou adoption de précautions si besoin ou souhaité, sérénité et aptitude physique de la personne qui masse.

3. S’installer pour le massage

  • Créez un espace-temps confortable et rassurant pour votre massage. Choisissez un endroit tranquille, suffisamment chaud, bien ventilé, sans nuisances.
  • Éteignez les téléphones, demandez à ne pas être dérangé·e·s.
  • Prévoyez suffisamment de temps et respectez l’horaire pour que ni l’un·e ni l’autre ne soit obligé·e de partir précipitemment, ce qui gâcherait les bienfaits de votre séance.
  • Avant de masser, lavez vous les mains, prenez un temps de conversation pour considérer ensemble les contre-indications, les précautions que vous prenez (paragraphe 9).
  • Comment vous sentez-vous, avant de masser ? Prenez en conscience, cela vous aidera à rester dans une attitude juste, à ne pas projeter des émotions sur votre ami·e, et à respecter des limites saines.

4. Le protocole

  • Votre ami·e s’allonge habillé·e en Position Latérale de Sécurité sur son côté gauche (la même position qu’en secourisme, sauf qu’ici bien sur votre ami·e est conscient·e et n’est pas blessé·e). Il vaut mieux qu’il·elle ne se mette pas en position foetale, car la position foetale pourrait favoriser un état émotionnel régressif, plus vulnérable, ce qui n’est pas l’orientation de ce massage. Le côté gauche est également important (pour aider à relancer la digestion, que le stress perturbe).
  • Aidez votre ami·e à s’installer en lui proposant de rajouter des coussins pour son confort – sous sa tête, sous son genou – ainsi qu’une couverture sur son corps.
  • Asseyez-vous derrière son dos, vos hanches perpendiculaires au bas de sa colonne vertébrale, votre visage en direction de sa tête. Selon vos préférences à chacun·e, vous pouvez soit vous assoir en contact corps à corps, ou bien intercaler un coussin entre vous deux. Vous pouvez aussi laisser un espace, et dans ce cas seules vos mains entreront en contact. Vous pouvez vous assoir sur le matelas, ou sur un gros coussin ferme, ce qui aura l’avantage de vous surélever et de rendre la position de vos bras ensuite plus confortable. Cherchez une position confortable avec vos jambes. La jambe droite étendue le long du dos de votre ami·e offre une surface de contact supplémentaire qui peut augmenter sa sensation de sécurité (si elle·il aime ce contact), et vous permet de trouver une stabilité tout en dégageant votre thorax (il faut éviter d’être ratatiné·e sur vous même).
  • Placez votre main gauche sur la nuque de votre ami·e. Vous tenez souplement sa nuque dans votre main, paume pleine, sans trop serrer ; le contact est rassurant, il ne doit pas être absent ou trop superficiel. Demandez à votre ami·e comment est ce contact pour elle·lui. Est-ce agréable ? Alternativement, vous pouvez proposer un contact plus bas à la jonction entre la nuque et le dos, main pleine toujours (j’ai constaté que certaines personnes trouvent le contact main enserrant la nuque trop menaçant, ce qui est évidemment contre l’intention de ce massage).
  • Placez votre main droite à plat sur son ventre sous le nombril, entre le nombril et le pubis, par dessus son t-shirt (selon le confort qui existe entre vous, un contact sur la peau est possible). Installer le contact sur cette zone est la manœuvre la plus délicate de ce massage. Le plus simple est de vous parler : de dire ce que vous proposer de faire, et de le faire ensemble. Une fois votre main droite posée, demandez si le contact est agréable. Invitez votre ami·e à repositionner votre main sur le ventre si besoin, de telle sorte que cela soit confortable. Alternativement, si le contact sur le ventre ne convient pas, vous pouvez venir placer votre main droite dans son dos en bas de la colonne vertébrale, sur le sacrum (attention à ne pas gếner ses fesses). Ajustez votre posture. Il est possible d’installer votre deuxième main par dessous les couvertures, pour que l’ami·e reste bien au chaud, et si c’est ok pour elle·lui. Il n’est pas recommandé de poser votre main par dessus des couches de tissus trop épais, et en particulier, pas par dessus des matières comme la polaire, car le ressenti est moins bon.
  • Ajustez votre posture de sorte à être confortable. Respirez, attention à ne pas vous mettre en apnée. Laissez tomber les épaules, gardez le dos et la tête droits sans tensions, le coeur dégagé. Ne penchez pas trop la tête en avant de sorte à ne pas vous «casser » la nuque. Conservez une attention flottante, veillez sur votre ami·e sans effort, sans scruter, sans fixer. Ébauchez un sourire, sur vos lèvres et en vous, dont la sensation solaire pourra vous détendre, vous nourrir et vous soutenir pendant la durée du massage.
  • Bougez le moins possible, conservez votre posture et votre bonne disposition pour toute la durée du massage.
  • C’est tout, il n’y a rien d’autre à faire…ne pas agir.. laisser faire.

Variante

Le protocole est identique, mais la position des mains est différente.

Vous posez vos mains comme pour entourer la zone de l’apendice : la main droite sur le ventre dans la région de l’apendice ou légèrement au dessus, et la main gauche en face de l’autre côté dans le dos. Imaginez que à partir de ce contact et par le biais de votre propre corps sur le sol vous aidez le stress excessif de votre ami·e à passer, à circuler, à redescendre vers le bas, un peu comme l’électricité retourne à la masse/terre.

5. Le massage est terminé quand :

  • De manière générale, et si rien ne s’y oppose, ce massage agit en environ 15-20 min. Cela peut être un peu plus ou un peu moins, mais il est peu probable que 5 minutes suffisent. Ne restez pas les yeux rivés sur l’horloge, connectez-vous plutôt à ce qu’il se passe pour votre ami·e et vous, vos ressentis.
  • Le massage peut s’arrêter à tout moment, quand votre ami·e le décide, parce qu’il ou elle se sent mieux et que ça lui suffit, ou que, pour quelque raison que ce soit, et sans forcément avoir besoin de se justifier, il ou elle ne souhaite pas continuer la séance.
  • Le massage peut s’arrêter à tout moment quand pour quelque raison que ce soit, et sans forcément avoir besoin de vous justifier, vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas continuer la séance.
  • Dans certains cas, assez fréquents, vous sentez tous·tes les deux en même temps que la séance est complète, par des sensations. Par exemple, vous amorcez un mouvement pour quitter le contact et vous relever, et votre ami·e semble vous suivre spontanément dans ce mouvement, vers la clôture. Cela peut être un regard, un sourire, l’esquisse d’un geste, une sensation. Quelque chose vous confirme que c’est le bon moment pour terminer. Faites-vous confiance. Note: si vous pratiquez l’improvisation artistique en duo (danse, musique, théatre…) vous avez là une piste pour sentir de quoi je parle.
  • Des petits signaux peuvent vous indiquer que l’état de votre ami·e s’est transformé, ou est en train de se transformer pour le mieux. Sa « météo » émotionnelle a changé : sa respiration est plus calme, des gargouillis ont lieu dans son ventre, signes de détente… Continuez un peu pour lui permettre de profiter de cette digestion et détente, puis la séance peut s’arrêter. Note: c’est pour mieux percevoir ces signes que je recommande de pratiquer sans musique, en plus des bienfaits du silence…
  • Si votre ami·e s’endort, vous pouvez rester en contact encore quelques minutes, puis le·la recouvrir de sa couverture et soit le·la laisser faire une sieste, soit le·la réveiller pour clore la séance (en fonction de vous, de ce que vous avez décidé ensemble pour le temps, s’il y a le temps ou pas). Même si vous pensez que votre ami·e dort, je vous conseille de lui dire précisément ce que vous faites. Puis d’être là, ou pas loin, à son réveil. Par exemple « Ami·e [prénom], je te laisse te reposer un quart d’heure. Je reste pas loin [à tel endroit], à tout à l’heure».
  • Lorsque le temps dont vous disposez ensemble arrive à sa fin (en incluant de garder du temps pour boucler la séance sans se presser) je vous conseille de boucler la séance, même si vous avez l’impression « qu’il ne s’est rien passé ». D’abord, vous n’en savez rien, tout n’est pas visible. Ensuite, prolonger une séance au-delà du temps prévu ensemble risque de déstabiliser vos expériences, la suite de vos journées, etc. Dans tous les cas, ne prolongez pas une séance sans le consentement de votre ami·e, ce ne serait pas respectueux du cadre fixé ensemble et pourrait le·la mettre en stress si il·elle se retrouve en retard à cause de vous… Si votre ami·e veut que vous prolongiez votre massage, ne le faites que si c’est ok pour vous. À noter : bien que techniquement simple, ce massage peut être difficile à tenir dans la durée. Ne vous mettez pas en difficultés, inconforts, frustrations etc.
  • En cas d’émotions fortes qui naissent et ne se résorbent pas spontanément, il vaut mieux arrêter le massage et privilégiez l’ancrage (voir paragraphe 11)

6. Clore la séance

  • Quand vous vous sentez prêt·e, décollez doucement vos mains, puis quitter son champ. Refermez la couverture si besoin.
  • Revenez vous assoir en face, pas trop proche, mais de sorte qu’il ou elle vous voit en ouvrant les yeux.
  • Dites à votre ami·e que le massage est terminé pour aujourd’hui. Vérifiez qu’il ou elle va bien. Attention: cet instant délicat n’est pas le moment pour un retour verbal en détails sur l’expérience que vous avez partagée.
  • Donnez-vous du temps, laissez votre ami·e tranquille pour intégrer ses ressentis, profitez-en pour aller vous dégourdir, vous laver les mains, préparer un thé – prévenez votre ami·e de ce que vous allez faire afin qu’il ou elle ne se sente «abandonné·e».
  • Puis lorsque vous partagez une tasse de thé, échangez quelques mots sur le massage, si vous le souhaitez. Laissez le·la parler en premier, sans l’interrompre ni le·la contredire. Cependant, n’insistez jamais pour que votre ami·e vous fasse un retour sur la manière dont la session s’est déroulée pour elle ou lui. Il ou elle le fera si il ou elle le souhaite, dans ses mots, dans son temps. Ne lui farcissez pas la tête non plus avec vos impressions tout de suite. Remerciez-vous l’un·e l’autre pour ce précieux partage.

De manière générale, je trouve agréable et bénéfique de se laisser de l’espace et du temps l’un·e l’autre après la séance, pour vaquer à ses occupations, à ses pensées, de ne pas se forcer à rester ensemble.

7. Comment ça marche ?

L’espace-temps de sécurité mis en place pour le massage, la présence calme, bienveillante, non stimulante de la personne qui masse, la patience, le non-jugement, ainsi que la position des mains sur le corps (nuque et ventre), créent des conditions nécessaires et favorables à la détente ; d’un point de vue du système vue nerveux autonome, ce massage est favorable au déclenchement de la réponse dite de « repos et digestion » du système parasympathique, antagoniste de la réponse dite de « fuite et combat » du système sympathique.

La position des mains autour de la région de l’apendice apporte de chaleur et de la détente à un passage charnière du tube digestif (valve iléo-caecale), soutenant sa fonction. C’est également un point stratégique entre le bas et le haut du corps, invitant l’attention à redescendre vers le bas du corps, à détourner le trop plein de la tête et du thorax vers la terre.

8. L’origine de ce massage 

Ce massage appartient à la famille des massages biodynamiques, issus de la thérapie psychocorporelle biodynamique*, développée par Gerda Boyesen, basée notamment sur sa découverte que le système digestif ne sert pas que la digestion du bol alimentaire mais aussi celle des émotions, de leurs produits physiologiques (voir bibliographie ci après).

Dans la famille des massages biodynamiques, la première variante montrée ici porte le nom de « Polarisation coté gauche » et la seconde le nom de «Paratonnerre». Ils appartiennent à la catégorie des massages dits d’ « urgence ». Les massages biodynamiques, sont, à l’origine, des outils de psychothérapie, ayant vocation à être réalisées par des psychothérapeutes formé·e·s, dans le cadre d’un parcours thérapeutique suivi avec plusieurs séances.

Certains massages biodynamiques comme ceux-ci peuvent cependant être adaptés sans trop de danger à des fins de bien-être, hors projet thérapeutique, par des masseur·se·s bien-être et des amateur·trice·s attentif·ve·s et respectueux·se·s.

Pour éviter la confusion avec des urgences médicales ou psychologiques qui nécessiteraient d’autres réponses prioritaires que ce massage, et pour distinguer avec leur usage dans le cadre d’une psychothérapie biodynamique, j’ai choisis plutôt de présenter librement ces deux variantes sous le nom de Massage de retour au calme, et de le considérer comme un massage de soutien aux ami·e·s, parmi lesquels on pourra trouver aussi cette Poignée de main. Je pense en effet que ces pratiques sensibles, simples et efficaces gagnent à être connues et partagées dans nos vies plus largement.

9. Contre-indications, précautions, conduite éthique

Prenez connaissance ensemble des contre-indications et précautions en massage, pour l’un·e et l’autre. Si votre ami·e est blessé·e, malade, si il·elle présente les signes d’un état de conscience très modifiée, si la communication n’est pas possible ou ne fait pas de sens entre vous, si vous n’êtes pas en sécurité, il ne faut pas masser, mais prioriser la sécurité physique et psychologique, et aider à trouver de l’assistance auprès de personnes compétentes.

Prenez également connaissance ensemble de quelques aspects d’une conduite éthique en massage.

10. Accueillir sans commenter ni stimuler

Avec ce massage, vous offrez à votre ami·e un moment de présence et de calme, en grande partie non verbal. C’est plutôt rare et cela peut être très bénéfique. Ne confondez pas cela avec un temps de conversation. Si votre ami·e vous parle pendant le massage, écoutez, accueillez, mais ne vous sentez pas obligé·e de répondre, ne vous engagez pas dans le commentaire, l’interprétation, le conseil, le jugement de ses expériences et ses sentiments. Faites-vous l’économie d’avoir un avis sur tout, ça fait beaucoup de bien à tout le monde. Surtout, ne vous essayez pas à la thérapie, ce serait déplacé et pourrait même devenir mauvais pour l’un·e comme pour l’autre.

N’encouragez pas, ne stimulez pas non plus ses éventuels pleurs.

En effet, bien que des méthodes cathartiques, qui encouragent les pleurs voire les cris, puissent avoir un intérêt dans certains cas, ce n’est pas du tout l’esprit ni l’orientation de ce massage, au contraire. L’intention avec ce massage est de proposer une voie de régulation douce, paisible, sans violences supplémentaires (pleurer et crier peuvent aussi devenir douloureux et beaucoup fatiguer), sans presqu’il soit besoin de verbaliser.

11. Comment réagir en cas de survenue d’émotions fortes qui ne se calment pas

Si malgré tout durant le massage des émotions fortes naissent, des sanglots, des cris, qui ne se calment pas rapidement spontanément mais au contraire s’emballent, il vaut mieux arrêter le massage, pour éviter à votre ami·e d’aller trop loin dans la détresse et l’épuisement. Si vous avez mis de la musique, éteignez la. Si vous avez baissé les lumières rallumez-les un peu. Revenez vous assoir face à lui·elle, invitez le·la à ouvrir les yeux, à se rassoir avec vous. Restez calme mais pas mou·molle, et privilégiez ce qu’on nomme parfois des techniques d’« ancrage », un retour au concret et au trivial de l’ici et maintenant : Appelez votre ami·e par son prénom, demandez lui de vous regarder dans les yeux, restez connecté·e·s par le regard, proposez lui de boire un verre d’eau, décrivez-lui ce que vous faites, posez lui des questions triviales (évitez tout le registre émotionnel), levez-vous et marchez ensemble. Ne chuchotez pas, parlez normalement, adoptez un ton bienveillant mais ferme, décidé, confiant et pas tragique. Vous pouvez même, si vous le sentez et que c’est bien fait, vous permettre de lui dire à un moment donné d’arrêter de pleurer, pour son bien, pour ne pas s’épuiser.

12. Bibliographie / Pour aller plus loin

  • Entre psyché et soma, Gerda Boyesen, éditions Payot
  • Comprendre et pratiquer la Psychologie Biodynamique, Guillaume de Brébisson et Marc Brami, Interéditions
  • La psychologie biodynamique, une thérapie qui donne la parole au corps, Miriam Gablier et François Lewin, éditions Guy Trédaniel
  • École de Psychologie Biodynamique

Voir aussi la page Nous massons !

* sans lien avec l’antrophosophie de Steiner